Attache-moi

Publié le par Maurizio Rofrano

Pierre Hardy, PE 09

Dans notre quotidien, les cordes sont partout. Plus particulièrement, elles sont associées depuis toujours, à commencer par les lacets, aux chaussures. Concernant certains modèles, c'est le cas des espadrilles par exemple, elles en forment même la composante principale. La nature comme la signification de cet artefact, en même temps souple et ferme lorsqu'il est soumis à une tension, ouvre à l’ambigu. La plupart du temps neutre, il se situe presque à la limite du visible, tellement il est réduit à sa seule fonction. En observant celles employées par Pierre Hardy, on les penserait presque de type nautique. C'est peut-être la faute de l'époque, mais aussitôt on se reprend et on pense SM.
Ce soulier intrigue car il présente une sorte d'assemblage ou montage de différents éléments. Sous une apparence paisible se déroule un jeu de rôle fait d’apparition et de disparition comme dans ces illustrations à effet optique où l'on n'arrive à voir des deux qu'une seule image à la fois. Il y a d’abord la sandale qui est au fond assez sage si ce n'est pour son talon prémonitoire qui fait déjà penser à une coupe de champagne. A partir de cette base, Pierre Hardy a choisi d'encorder son modèle. En dépasant le cadre de la simple décoration de surface, les cordes prennent le dessus à tel point qu’elles font presque disparaître la chose, c’est-à-dire la chaussure. Effectivement, elles sont partout, sur le talon, le cou-de-pied et elles remontent même enserrer les chevilles. Mais douces comme un flirt, elles ne font que suggérer.

Publié dans Souliers

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M
Exact, le film est d’Almodovar. Mais j’ai choisi le titre plutôt pour sa sonorité et son sens plus que pour le lien avec le film.
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C
Magnifique !<br /> çà me rappelle un film espagnol ce titre, non ? <br /> C'est trop beau pour mes guiboles, je saurais pas marcher avec, sauf si je prends des cours avec V Macdoum ! hi, hi
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